Un leitmotiv de ma pratique est de « progresser en autonomie ». Je me suis donné comme mission d’accompagner mes clients, individuellement ou en équipe, le long de leur cheminement vers une plus grande faculté à faire leurs propres choix et à agir en conséquence. Il est d’ailleurs intéressant de se rappeler que l’étymologie du mot vient du grec « autos » et « nomos » : ce qui signifie « ma propre règle ».
Pourquoi éprouverions-nous le besoin de définir et suivre nos propres règles ? Probablement parce les règles que j’ai moi-même définies expriment ce que je suis.
« Progresser en authenticité » c’est progresser dans la connaissance de ce que je suis et dans ma capacité à l’exprimer au reste du monde. Si je travaille sincèrement à approfondir cette connaissance , j’acquière progressivement la clairvoyance nécessaire pour tracer le chemin qui m’est propre en congruence avec qui je suis.
A travers cet article, je souhaite partager avec vous deux clefs qui me semblent pertinentes pour « progresser en authenticité » : la connaissance de ses valeurs et la conscience.
Connaître ses valeurs
Connaître et comprendre quels sont mes moteurs pour comprendre qui je suis et être en mesure de l’exprimer.
Parmi les moteurs les plus puissants de la connaissance de soi, il y a certains types de valeurs et notamment les valeurs motrices (d’où leur nom). Ce sont celles qui vous donnent envie de vous lever le matin, celles qui vous énergisent et vous donnent envie d’entreprendre, d’avancer. Elles nous disent souvent beaucoup sur qui nous sommes. De plus, elles fonctionnent tout autant comme moteur que comme objectif à notre existence. Plus je travaille à connaître et reconnaître mes valeurs, plus je suis capable de percevoir leur présence sur mon chemin et à orienter ma route pour aller à leur rencontre. J’acquiers la capacité à avancer et à progresser avec elles et vers elles dans une direction qui va en se renforçant (ce qui me pousse est également ce vers quoi je me dirige).
Il est intéressant d’entreprendre ce travail sur ses valeurs. En plus de contribuer à une meilleure connaissance de soi, cet exercice me met en position de saisir les bonnes opportunités et de faire des choix. Les valeurs que je me découvre agissent comme des phares qui me guident vers une destination lorsque je n’ai pas suffisamment de visibilité.
La première clef pour progresser en authenticité serait donc de (re)connaître ses valeurs et décider d’en tenir compte (ou pas) dans ses orientations et ses actions.
Percevoir, ressentir et être conscient
De façon beaucoup plus simple et triviale, progresser en authenticité c’est aussi être attentif et présent à qui je suis et reconnaître ce que je ne suis pas.
J’ai eu la chance d’avoir une puissante et salutaire prise de conscience à la lecture du « pouvoir du moment présent » de Eckhart Tolle. J’y ai réalisé que je ne suis pas mes pensées et que je ne suis pas non plus celui que mon mental m’incite à penser que je suis (mon ego). Dis autrement, je ne suis pas la représentation que j’ai de moi à travers ma pensée.
Alors qui suis-je ? Comment progresser en authenticité si je ne fais qu’intuiter ce que je ne suis pas sans savoir qui je suis vraiment ? Peut-être n’y-aurait-il rien à savoir finalement ?
Pour tenter d’en avoir le cœur net, je m’assois tous les jours pendant quelques dizaines de minutes. Je me pose, je ferme les yeux (parfois même je les ouvre) et je porte attention à ma respiration d’abord, puis à mon corps puis à ce qui m’entoure. On peut appeler cette pratique de la méditation. Ceci dit je pense qu’il y a autant de méditations qu’il y a de méditants et il me semble même qu’il y a autant de méditations qu’il y a de séances de méditation. L’expérience s’avère à chaque fois unique.
En plusieurs années de pratique, j’ai expérimenté diverses techniques : mantra, sutra, yeux fermés, yeux ouverts en fixant un objet, …). Je fais aujourd’hui cet exercice à ma façon. Je pratique avec application en mélangeant / alternant les techniques. Plus je pratique, plus je me dis qu’il est finalement difficile de répondre à la question « qui je suis ».
Le simple bon sens me l’avait déjà suggéré : mon corps est composé de cellules produites à l’origine par mes parents puis qui se sont développées avec l’apport de matières et d’organismes exogènes à mon corps (air, nutriments, bactéries en tout genre, …) et mon corps, à son tour, rejette, déverse, échange avec l’extérieur. Qui suis-je là-dedans ? Qui est « JE » ? La seule réponse qui me vient : je suis le tout car il n’existe rien d’autre que le tout en tant qu’entité : tout est absolument et intimement relié. Je n’ai d’existence en tant qu’entité distincte du tout que parce que je pense que j’en ai une.
Pour conclure
Progresser en authenticité ? Serait-ce alors découvrir et connaître le monde qui m’entoure : ouvrir mes sens, percevoir, ressentir, me laisser guider par mon instinct et probablement éviter le plus souvent possible de penser ?
Vos commentaires ou suggestions sont les bienvenues.