Les 6 étapes gagnantes d’une délégation efficace

Paul s’arrache les cheveux sur son projet de refonte de la charte graphique de la société de services à la personne dans laquelle il travaille. Cela fait 6 mois qu’il en est le chef de projet et il se rend compte qu’il ne parvient pas à faire face à ses échéances. Il voudrait aller voir certains des membres de son équipe pour leur confier des tâches de suivi et de pilotage mais il est freiné lorsqu’il pense :

  • à l’investissement que représente le temps passé à expliquer ce qu’il attend
  • au niveau de qualification des personnes à qui il pourrait confier ces tâches
  • à la qualité du travail qui pourra être fourni par rapport à ce qu’il obtiendrait par lui-même.

Nous sommes nombreux à éprouver des réticences à déléguer. Cette réserve provient souvent de la difficulté de concevoir que la tâche à déléguer puisse être correctement réalisée par un autre que moi et du sentiment que je vais donc y perdre en qualité ou introduire des délais supplémentaires. Apprendre à déléguer c’est commencer par accepter que, même si le travail est réalisé d’une façon différente, il peut tout de même atteindre un niveau de qualité suffisant dans des délais convenables si je prends le soin de respecter certaines étapes dont il est question ici.
délégation

Etape 1 : Présenter le contexte

C’est certainement la plus simple et sans doute la plus importante des 6 étapes. Il s’agit de présenter le projet dans lequel s’inscrivent les activités que vous souhaitez confier, d’en exposer les objectifs mais également les bénéfices (pour vous, pour la personne à qui vous déléguez, pour l’entreprise…).
Présenter le contexte permet de renforcer le sentiment d’appartenance et de mobiliser en répondant à la question « Pour Quoi ?».

Etape 2 : Valoriser la contribution attendue

Après avoir présenté le contexte, insistez sur la façon dont les activités que vous souhaitez confier contribuent à la réussite du projet, des objectifs stratégiques et à l’obtention des bénéfices attendus. Si vous prenez la peine de déléguer c’est forcément parce que c’est important pour vous et pour votre entreprise. Expliquez à votre interlocuteur en quoi c’est si important.
Si l’on reprend l’exemple de Paul, expliquer que je cherche à obtenir un tableau de bord pour piloter les jours consommés sur mon projet n’est pas aussi mobilisateur que d’expliquer comment ce tableau de bord contribue à réussir la mise en place de la nouvelle charte graphique de l’entreprise qui lui permettra de communiquer sur son nouveau positionnement de leader numérique des services à la personne.
N’hésitez pas non plus à évoquer les compétences et les réussites passées de votre interlocuteur et comment ses points forts vont l’aider à s’acquitter avec succès de ce que vous lui confiez. Valorisez le, exprimez-lui votre satisfaction de travailler à ses côtés.
Valoriser la personne et insister sur l’importance de sa contribution lui permet de trouver des sources de motivation et de prendre conscience de ses points d’appui pour mener à bien ce que vous lui demandez.

Etape 3 : Fixer un objectif précis

L’objectif que vous fixez doit être spécifique, mesurable, atteignable et daté.
Fixer un objectif précis c’est non seulement éviter d’éventuels aller-retour mais aussi  s’assurer que la personne ne fera pas de « hors sujet ». Demandez à la personne ce qu’elle pense de l’objectif que vous lui fixez et adaptez le en recherchant toujours le gagnant/gagnant.
Fixer un objectif précis permet de vous entendre sur le résultat attendu.

Etape 4 : Evaluer le niveau d’autonomie

Lorsque présenter l’objectif ne s’avère pas suffisant en terme de consigne, il peut être nécessaire d’expliquer ce qu’il faut faire précisément voire la façon dont il faut s’y prendre pour le faire. Cela dépend du niveau de compétence et de maturité de la personne à qui vous vous adressez. Il est important de demander son feedback à la personne, de lui faire reformuler mais aussi de la questionner pour savoir comment elle voit les choses. De cette façon, vous évaluez, par un dialogue bienveillant, sa capacité à mener à bien le chantier, seule ou en appui avec vous ou d’autres personnes.
Evaluer le niveau d’autonomie à travers un échange sincère vous permet d’identifier les besoins de soutien.

Etape 5 : Proposer un suivi approprié

Suivre l’avancement de ce que vous avez délégué peut se décliner à différents degrés. Depuis le degré zéro où vous laissez une totale autonomie jusqu’à une organisation très formelle pour faire le point à intervalles réguliers. Le but est, dans tous les cas, de reconnaître et mettre en valeur les résultats et les accomplissements intermédiaires (et de corriger le tir le cas échéant).
En terme de suivi, il convient de rappeler que déléguer une tâche nécessite de respecter la personne dans ses capacités, ses contraintes (ce que vous lui confiez n’est pas toujours prévu à son planning), et son savoir-faire. Le suivi a également pour objectif de trouver des solutions à d’éventuelles difficultés.
Proposer le niveau de suivi approprié c’est s’assurer que les choses avancent et que les difficultés sont surmontées.

Etape 6 : Faire un bilan et tirer les leçons

A la fin de l’expérience, passez quelques minutes avec la personne qui a travaillé pour vous :

  • Qu’est-ce que la délégation de ces activités m’a permis de faire ?
  • Qu’avons nous  appris ?
  • Qu’est-ce qui s’est bien passé ?
  • Que pouvons nous améliorer lors d’une prochaine collaboration ?

Faire un bilan c’est partager les apports de l’expérience et faire en sorte que les prochaines collaborations soient les plus fructueuses possibles.

Conclusion

La délégation est indéniablement un investissement en temps et le résultat de ce qui a été délégué peut parfois être perçu comme moins bon. Cependant, plus l’investissement nécessaire est fait consciencieusement, plus il a de chance d’être payant dans la durée. Ainsi :

  • Je me libère du temps pour me consacrer à de nouvelles activités ce qui me permet d’évoluer et de progresser
  • Je fais monter d’autres personnes en compétence en leur confiant des tâches nouvelles et valorisantes
  • Nous travaillons davantage ensemble et nous partageons autour de nos projets et enjeux
  • Au fil du temps, l’investissement nécessaire diminue car le contexte et les enjeux sont connus et nous sommes habitués à travailler efficacement ensemble.
  • Et vous, comment vous y prenez-vous pour identifier ce que vous avez intérêt à déléguer ?
  • Comment les tâches que vous déléguez contribuent-elles à faire monter en compétences vos collègues ?
  • Qu’avez-vous l’habitude de partager en terme de contexte de ce que vous déléguez ?
  • Etes-vous amenés à faire le bilan des activités que vous avez confiées et de la façon dont cela s’est passé ?
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Travail d’orchestre, Travail d’équipe

miles herbie ron wayneCeux qui me connaissent savent que je suis très porté sur la musique. Ceux qui me connaissent moins auront pu le deviner s’ils ont eu l’occasion de voir l’iconographie que j’utilise dans mes articles et sur mon site.
Au fil des années de pratique dans différents groupes de Jazz, j’ai développé une certaine expérience du travail d’orchestre et de la façon de parvenir à de bons résultats en jouant en groupe. Les parallèles entre le fonctionnement d’un groupe de musique et celui d’une équipe en entreprise sont nombreux. Je vais tacher, dans cet article, de partager certaines de mes convictions sur le sujet pour apporter un éclairage sur la façon dont le travail d’orchestre peut inspirer les équipes professionnelles.

Qu’est-ce que le Jazz

En préambule, je dois préciser que j’évolue depuis longtemps dans des orchestres de Jazz. Le Jazz est une musique libre par excellence. Dans le Jazz, les musiciens se basent le plus souvent sur un thème (c’est à dire une base écrite) dont la mélodie est en général jouée tel qu’écrite au début et à la fin du morceau. Entre ces deux moments que l’on pourrait qualifier de « figures imposées », les musiciens improvisent chacun à leur tour alors que la rythmique (batterie, basse, guitare et/ou piano le plus souvent) continue à jouer le morceau (sans jouer la mélodie) pour soutenir le soliste. On qualifie souvent le Jazz de « musique libre » car une grande latitude est laissée aux musiciens pour co-construire le morceau au fur et à mesure qu’il se déroule.
En cela, le travail d’un orchestre de Jazz me semble avoir de fortes similitudes avec le travail d’équipe en entreprise. Dans les deux cas, il s’agit de savoir travailler ensemble dans un esprit positif en privilégiant l’écoute/l’observation de ce que l’on fait et de ce que donne l’ensemble en prenant soin de la fluidité et de l’équilibre au sein du groupe. Ce faisant, l’idée est d’accueillir les singularités et les talents particuliers des uns ou des autres, les entendre, les reconnaître et savoir s’appuyer dessus pour être meilleurs collectivement.

Parallèle avec le monde de l’entreprise

En ce qui me concerne, il est d’ailleurs notable que, si je suis porté sur une forme très libre de musique en tant que musicien, je suis également enclin à penser que l’autonomie combinée une forme de liberté dans l’organisation du travail permettent aux membres d’une équipe professionnelle de s’accomplir et de s’exprimer en étant plus authentiques c’est à dire en mettant plus de ce qu’il sont profondément dans leur travail. L’organisation vient de l’équipe, c’est elle qui, sur la base d’une vision commune et d’un ensemble de règles/valeurs fondamentales, met en place et maintient dans le temps ses propres règles de fonctionnement.
Je pense qu’un groupe musical qui fonctionne bien a certes besoin d’un leader inspirant mais certainement pas d’un despote tyrannique qui régit tout et ne laisse aucune place aux autres musiciens. Miles Davis avait certes un caractère difficile et il ne devait pas être toujours facile de jouer avec lui mais il avait le grand mérite de laisser beaucoup de place et de liberté d’expression à ses musiciens. Et il convient de rappeler que Miles a joué avec tous les grands maîtres de son temps et a fait éclore plus d’un talent. Miles quittait la scène pour laisser les autres solistes s’exprimer, il tournait le dos au public, il ne jouait pas systématiquement les thèmes, ses solos n’étaient pas plus long que ceux des autres musiciens… Pour poursuivre le parallèle avec l’entreprise, je pense que le leader d’une équipe se doit surtout de donner l’élan, la vision et accorder sa confiance. C’est le point de départ de l’expression fructueuse des membres de l’équipe pour qu’ils soient en mesure d’être créatif et productif.

Liberté, liberté chérie

Comme le décrit Frédéric Laloux dans son remarquable ouvrage « reinventing organizations » (paru en français sous ce même titre – un must read absolu), cet intérêt pour la liberté et l’autonomie est certainement une question de maturité. Ainsi, la forme la plus complexe et la plus aboutie d’organisation (ce que Laloux appelle evolutionary-teal et qui se retrouve en germe chez de nombreuses entreprises libérées) semble aujourd’hui émerger comme un modèle possible pour le plus grand nombre.
La liberté vient bien souvent parce qu’on accorde de la confiance mais également parce que l’on sait porter son attention sur ce qui est bien fait, ce qui fonctionne, ce qui nous apporte une satisfaction. Savoir reconnaître ce qui est bien c’est encourager à poursuivre ses initiatives dans un sens positif. Faire confiance et regarder ce qui marche est le meilleur moyen de se mettre dans un état d’esprit de progression et de réussite. Une fois que le groupe sait reconnaître ce qui va bien et lorsqu’il a pris l’habitude de célébrer les victoires, chacun peut alors se permettre de porter des propositions d’améliorations qui bénéficieront à tout le groupe. S’occuper des problèmes et prêter attention à ce qui ne va pas nous enferme dans le passé et nous place dans une dynamique d’échec. La liberté est rendue possible en grande partie parce que l’on se place dans une dynamique résolument positive.
Cette dynamique positive permet à chacun de prendre confiance dans sa capacité à produire efficacement pour le groupe parce que sa contribution y est accueillie, valorisée et reconnue. La confiance amène à son tour la capacité à oser, entreprendre, improviser… C’est la créativité qui est libérée. Pour peu qu’un minimum d’autonomie soit laissé aux membres du groupe, ils se révèleront capable de sortir du cadre et d’inventer de nouvelles façons de faire.
Un groupe de Jazz inspiré et une entreprise qui confère de l’autonomie à ses salariés ont en commun d’être des vecteurs de plaisir et de performance : on y laisse de la place à l’individu et en même temps il y a un cadre et un sens suffisamment bien défini pour que chacun puisse s’y exprimer dans une constante recherche de l’harmonie du groupe et de la vision commune.

Et vous, qu’allez-vous mettre en place pour placer votre équipe dans une dynamique positive ?
Comment vous y prenez-vous pour définir la mission de votre équipe ?
Que faut-il que vous mettiez en place pour conférer plus d’autonomie à vos collaborateurs et leur permettre d’être plus satisfait et efficace dans leur travail ?
Qu’allez-vous faire pour favoriser la fluidité et la cohésion au sein de votre groupe ?
Pour placer votre équipe dans une dynamique positive et accompagner sa montée en maturité, n’hésitez pas à me contacter.
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Ode au sens et à la liberté – Poésie

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Dans le cadre d’une animation proposée par le Centre des Jeunes Dirigeants auquel je contribue, j’ai participé à un atelier de créativité par la poésie (animé par laplumedufutur.com). J’ai eu l’occasion d’y composer cette petite poésie, une ode au sens et à la liberté, pour illustrer l’importance que revêt pour moi la raison d’être d’une entreprise.
Qu’en pensez-vous ?
Ode au sens et à la liberté – Le Pourquoi
Exprimer le pourquoi
Le partager, l'enrichir
En faire un guide pour chacun
Une source d’inspiration
Une identité, un totem

 

Ce pourquoi est un rêve
Plus qu’un rêve, c’est un phare
Une route que chacun construit : un mieux
Il autorise toutes les alliances
Chaque bonne volonté est bienvenue pour y contribuer

 

Bien des limites sont abolies
Jadis séparés par des frontières
Clients et fournisseurs ont des rêves en symbiose
Autrefois contraints et contrôlés
Les travailleurs sont tout à la fois inspirés et libres

 

"Fait ce que voudra" disait le poète
Si la mission t'inspire
Tes actions et tes décisions sont les bonnes
Sois toi-même, ne dissimule rien
Nous t’accueillons comme tu es

 

Notre pourquoi est notre force
Il nous tire, nous pousse et nous entraine
Vers le progrès, pour l’entreprise et pour un ensemble plus vaste
Tellement vaste qu’il est indicible
Nous sommes le Cosmos
Loïc DELCROS, coach de l’harmonie au travail

Conférer de l’autonomie aux acteurs de la transformation

changement autonomieBeaucoup de projets importants doivent bénéficier d’un dispositif d’accompagnement pour être efficacement déployés. Ceci est notamment nécessaire pour permettre à ceux qui doivent implémenter et utiliser les produits et services issus du projet de bien en comprendre et s’en approprier les contraintes et les bénéfices. L’objectif de l’accompagnement est de permettre à ces acteurs d’identifier la façon de concilier leurs objectifs personnels et ceux de leurs équipes avec les contraintes, jalons et activités de déploiement dudit projet.

Sans pour autant être un théoricien de la conduite du changement, j’ai eu le plaisir de concevoir et diriger d’importants dispositifs d’accompagnement au changement. Cet article est l’occasion pour moi d’aborder l’accompagnement de la transformation en conservant suffisamment d’autonomie à l’individu et aux équipes qui seront impactés par la transformation.

Illustration par l’exemple

Pour illustrer mon propos, je vais vous raconter l’histoire d’un important projet de transformation auquel j’ai eu le plaisir de participer. En 2008, le gouvernement a lancé la phase opérationnelle de mise en place du passeport biométrique en France. Outre l’aspect biométrique de ce nouveau titre qui a provoqué quelques polémiques (existence d’un fichier avec les empreintes des détenteurs de passeport, existence d’une puce RFID sur le titre…), ce nouveau passeport comportait de nombreuses innovations dans la relation entre l’usager et l’administration. Ces innovations ont introduits de nombreux changements, pour les usagers bien sûr, mais également pour les parties prenantes en charge de collecter et de traiter les demandes de passeport (principalement les mairies et les préfectures). Parmi les principaux impacts, les agents et leur encadrement ont dû prendre en charge la prise de photos sur place (qui a fait long feu depuis), la prise d’empreinte, le changement des lieux de recueil des demandes, la saisie informatique et la télé-transmission du dossier dématérialisé.

Après avoir conçu un plan de communication à destination des mairies et des préfectures, j’ai été en charge du déploiement du programme pour une partie importante du territoire national. Mon rôle consistait à accompagner la déploiement des processus et des dispositifs techniques de recueil des demandes en portant un accent tout particulier aux grandes villes et aux préfectures avec lesquelles j’entretenais des liens réguliers. Je devais informer, sensibiliser, rassurer, aider mes interlocuteurs à résoudre des problèmes logistiques rencontrés lors du déploiement et enfin coordonner l’assistance aux premiers utilisateurs lors du démarrage du recueil des passeports.

A la lumière de cette expérience qui m’aura conduit à visiter physiquement au moins deux fois la trentaine de préfectures et la quarantaine de grandes villes dont j’avais la charge à l’ouest et au sud de la France (et je ne compte pas les sous-préfectures et les villes moyennes ou petites qu’il a fallu rencontrer!), je tire aujourd’hui des enseignements sur la façon de combiner le cadre global d’un programme comme celui-ci avec les adaptations nécessaires pour qu’il soit implémenté avec succès au niveau local.

Adopter pour pouvoir adapter

Adopter le programme c’est en comprendre les objectifs, les bénéfices, les contraintes, les principaux jalons, ce qui est attendu de chacun et les conséquences pour les utilisateurs du nouveau système. A ce titre, la communication tient un grand rôle. Lorsque l’on est en passe d’implémenter une transformation importante qui va changer la façon de travailler de milliers de personnes (c’était notamment la cas pour le nouveau passeport), il est important de combiner information descendante et présentations en face à face pour permettre aux parties prenantes de s’informer sur le programme mais également de poser des questions et de traiter les irritants ou certaines croyances infondées relatives au projet. La communication doit donc être bi-directionnelle : il est au moins aussi important de fournir de l’information que de capter le ressenti et les commentaires terrain pour pouvoir les exploiter et faire évoluer le programme. C’est une phase essentielle de l’adoption qui permet de faire la juste part des choses (entre attentes, fantasmes, contraintes, bénéfices) et de comprendre ce que chacun doit faire pour que le programme fonctionne et porte ses fruits.

Conférer de l’autonomie pour décliner le projet localement

Localement, les acteurs ont besoin d’espace de la part du programme central pour prendre en compte leurs propres contraintes dans le déploiement du nouveau système. Ainsi, dans le cas du passeport, certaines mairies ont fait le choix d’entreprendre d’importants travaux dont le déclencheur était la mise en oeuvre du nouveau passeport (pour permettre la prise de photo par exemple) mais qui ne se limitaient pas strictement à cela. Ces mairies en ont profité pour refaire l’aménagement de l’accueil de l’état civil et on dû composer les échéances de ces chantiers avec la date de démarrage du nouveau passeport dans leur commune. Elles l’ont fait dans le respect des contraintes temporelles imposées par le programme et en respectant le cahier des charges techniques lié notamment au dimensions et caractéristiques des nouveaux dispositifs à installer.

Cela illustre qu’il est possible de tirer parti d’un programme de transformation au niveau local au delà des ambitions affichées, au niveau global, par le programme.

Adapter c’est également faire preuve de créativité pour, par exemple, introduire de nouveaux modes d’organisation qui maximisent les bénéfices du nouveau projet. Dans le cas du passeport, de nombreuses mairies ont mis en oeuvre un système de rendez-vous qui permet aujourd’hui, outre de rationaliser le temps de collecte des demandes par les agents, de diminuer sensiblement le temps d’attente des usagers.

Chaque projet comporte son lot d’opportunités d’adaptations au contexte local qui permettent de combiner meilleure efficacité et facilité d’adoption et de mise en oeuvre. C’est un peu comme si le programme amenait un cadre, un cahier des charges, et que l’implémentation y donnait vie à travers la prise en compte des particularités et des opportunités locales.

Transformer de l’intérieur

Pour que la transformation apportée par le projet soit un succès, il faut combiner au moins trois éléments qui sont davantage liés à l’état d’esprit qui anime chaque personne impactée par le changement :

  • que le projet ait un sens pour ceux qui le mettent en oeuvre localement, que les bénéfices proposés constituent de vrais bénéfices dans leur propre contexte
  • qu’a un moment donné, chaque acteur ait eu l’opportunité de s’exprimer sur ses contraintes, ses doutes et ses croyances par rapport au projet
  • que la réussite du projet aille, autant que faire ce peut, dans le sens de l’atteinte de certains objectifs personnels des parties prenantes.

Il est parfois nécessaire d’accompagner individuellement certains acteurs pour leurs permettre d’inscrire la réussite du projet dans l’agenda de leur propre progression ou de celle de leur équipe. Dans un grand nombre de cas, on fait appel au potentiel d’adaptation du projet au contexte individuel mais également, à l’inverse, à la capacité de chacun à s’adapter aux contraintes apportées par le projet.

Ce type d’accompagnement est souvent mis en oeuvre pour le niveau d’encadrement intermédiaire (middle management ou chefs d’équipe) qui est un maillon essentiel de transmission des directives centrales au niveau local et de remontée des retours terrain vers le programme.

Chaque grand programme de transformation gagnerait à systématiser les éléments clefs (dont il est question dans cet article) au sein de son dispositif de conduite du changement :

  • Remonter les messages provenant du terrain lors de réunions d’informations laissant la grande place au dialogue
  • Mettre en place des mécanismes permettant d’adapter le programme aux réalités locales
  • Proposer l’accompagnement individuel des acteurs qui ont besoin de faire le lien entre leurs propres objectifs et les apports du programme.

Que mettez-vous en oeuvre pour capter le ressenti terrain à chaque phase importante d’un programme de transformation ?

Comment gérez-vous l’articulation global / local d’un tel programme ?

Parvenez-vous à tirer parti du potentiel d’adaptation de votre programme aux contextes locaux ?

Quels moyens donnez-vous aux parties-prenantes d’inscrire leurs objectifs propres dans le cadre du changement ?

VestaTeam propose aux entreprises de toutes tailles de faire levier sur leurs projets de transformation pour conférer une plus grande autonomie à leurs collaborateurs et à leurs équipes.

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Un séminaire pour lancer la transformation

Transformation, autonomie et plaisir au travail

Apprendre à écouter votre voix intérieure

Ecoutez votre voix intérieure
Vous avez certainement pu constater qu’à certains moments de votre vie (assez souvent d’ailleurs), une petite voix venue de l’intérieur vous parle pour vous prodiguer ses suggestions. Peut-être vous êtes vous également rendu compte que cette petite voix n’est pas toujours de bon conseil. Lorsqu’elle est résolue et positive, elle est capable de vous mener vers ce que vous désirez vraiment et il en résulte le plus souvent un développement de votre personne vers d’avantage d’autonomie et d’accomplissement. Lorsqu’elle provient de ce que d’autres pensent de vous ou de ce vous devez faire, la petite voix est souvent contraignante et restrictive, vous incitant à une trop grande prudence ou vous conduisant à minimiser vos chances de succès dans vos entreprises.

Apprenez à écouter votre petite voix positive

La première étape pour apprendre à domestiquer vos petites voix est de savoir les reconnaître. Ce point est assez simple même si allez me trouver assez tranché dans les propos qui vont suivre. Tout être humain en bonne santé est capable de suffisamment de discernement pour savoir ce qu’il est en mesure d’entreprendre. Si vous vous sentez les capacités, la motivation, et la possibilité d’apprendre ou d’acquérir ce que vous ne savez pas faire, alors vous êtes, selon toute vraisemblance, capable de réussir ce que vous envisagez.

La première petite voix, celle qui vous pousse en avant, est votre moteur dans la vie.

N’hésitez pas à tordre le cou à votre petite voix négative

Les doutes ultérieurs que vous pourriez développer concernant les difficultés, les moyens qui vous manquent ou votre déficit en expérience proviennent de l’extérieur de vous : de votre éducation, de la morale ou encore de ce que vous ont dit d’autres personnes lorsque vous leur avez présenté votre projet. Vous savez pourtant que ces personnes n’ont pas toutes les cartes en main pour évaluer votre capacité à réaliser ce que vous prévoyez. Plus encore, elles sont peut-être jalouses, dubitatives ou amères suite à un échec sur une expérience similaire. C’est principalement de ces mauvais conseils que se nourrit votre petite voix négative celle qui vous dit que « c’est trop compliqué », que « vous n’y arriverez pas »,  que « c’est trop risqué ».

Faites preuve d’un juste niveau de prudence

La vraie prudence, la prudence positive, celle qui vous permet de sécuriser vos succès, consiste à examiner votre projet avec attention : ce qu’il va vous apporter, ce dont vous avez besoin pour le réussir, ce que vous devez investir et acquérir, les obstacles que vous allez rencontrer en chemin, le fait que votre projet préserve (ou pas) l’harmonie de vos domaines de vie (vous, votre couple, votre famille, votre travail et votre vie sociale). Il convient également que vous ayez bien en tête les critères qui vous permettront de savoir que vous êtes sur la bonne voie jusqu’à l’objectif final dont la date doit être déterminée.

Sûr de vous, bien préparé à réaliser votre rêve, ne laissez plus la petite voix négative tenter de vous décourager, clouez lui le bec lorsqu’elle vous dit qu’on ne peut pas, qu’il ne faudrait pas ou que ce n’est pas possible. Au fond de vous, vous savez ce qu’il en est, ECOUTEZ-VOUS !!!!

Sur le sujet de la petite voix intérieure, je vous conseille le livre de Blair Singer : Maîtriser sa petite voix intérieure. Emprunt de culture de performance d’entreprise (et notamment la performance commerciale), ce livre est plein d’anecdotes et d’exercices pratiques pour vous entrainer à ne plus écouter que la petite voix qui vous aide à vous développer.

Questionnement, mise en action, découverte de vos capacités et de vos talents, je vous accueille et vous accompagne à réaliser vos projets.

Contactez-moi en utilisant le formulaire de contact dans le pied de page.

Cultiver l’humilité pour renforcer son estime de soi

Cultiver l'humilité et l'estime de soi
« La modestie est en option », c’est une prise de conscience que j’ai personnellement faite il y a seulement quelques mois. Je n’ai pourtant jamais été particulièrement modeste mais cette petite phrase m’évite aujourd’hui de penser que je dois systématiquement atténuer mes succès, minimiser mes talents, ou encore remettre en cause mes capacités. La modestie qui consiste à afficher vis à vis des autres le profil bas de celui qui se rabaisse quasi systématiquement, est particulièrement néfaste pour l’estime de soi. L’utilisation de diminutifs pour parler de soi est révélatrice d’un travers que beaucoup d’entre nous partagent et qui, sans que l’on s’en rende vraiment compte, nous bride dans notre développement.

Cultiver l’humilité

Contrairement à la modestie, l’humilité s’appuie sur ce que je suis vraiment, ce que je sais que je peux faire. L’humilité est empreinte d’authenticité et de confiance. Pourquoi aurais-je besoin d’en rajouter et tomber dans la vantardise (l’autre face de la modestie) si je sais précisément ce que je vaux, où j’en suis et où je veux aller ? Les humbles ont, le plus souvent, une très bonne estime d’eux-mêmes. Être humble c’est accepter qu’on ne détient pas LA vérité. L’humilité est une attitude éminemment constructive puisqu’elle me place dans la position de quelqu’un qui est en mesure de se remettre en cause.

Cette capacité permet d’influencer et de se laisser influencer notamment en utilisant l’assertivité qui consiste à se mettre en position d’exprimer des points de vue différents tout en préservant la qualité de la relation interpersonnelle. Plus je fais preuve de cette capacité à « synergiser » avec les autres et à apprendre à leur contact, plus j’étends la sphère de ma propre connaissance et plus j’enrichis mon expérience de vie. Être humble c’est également connaître ses limites et savoir s’entourer de personnes disposant de talents complémentaires et être en mesure de leur faire des demandes claires en mode gagnant-gagnant.

Savourer les compliments

Faire preuve d’humilité n’est pas incompatible avec le fait de savoir accueillir et savourer les compliments. Contrairement au (faux) modeste qui répondrait au compliment en arguant que ce n’est rien, que c’est un travail d’équipe, qu’il a eu de la chance…, l’humble sait accueillir le compliment par un sourire, un merci, et aucun de ses mots ne vient ternir le bonheur qu’il a de recevoir des félicitations qui viennent renforcer et nourrir son estime de soi.

Dans le même ordre d’idée, l’humble intègre aisément les échecs qu’il considère plus volontiers comme des enseignements qui sont autant d’étapes vers le succès. Conscient qu’il n’est pas parfait, il n’a aucun mal à se remettre en question et à accepter qu’il peut faire des erreurs. Il a ainsi développé une tendance naturelle à analyser ce qui n’a pas fonctionné pour s’améliorer constamment.
L’humble est également capable d’exprimer, sans détour ni fioriture, ses points forts. Il les exprime de façon assurée et convaincante, sans emphase, si bien qu’on a aucune raison de les mettre en doute.  Assumer et partager sa valeur et ses atouts permet de provoquer et saisir des opportunités que la modestie mal placée conduit souvent à laisser filer. Sachant ce qu’il vaut, l’humble est rassurant et authentique quand il parle de lui. Il inspire confiance car son estime de soi transparait de toute sa personne.

Renforcer son estime de soi

La qualité de mon estime de soi me permet d’avancer et de réaliser mes projets. Sachant avec précision ce sur quoi je peux compter et ce que je dois acquérir ou développer, je suis capable de mener à bien les entreprises les plus ambitieuses. Cultiver l’humilité est un atout incomparable pour l’accomplissement de soi, notion qui peut se définir comme l’écart entre l’état dans lequel je me trouve et l’état dans lequel je souhaite me trouver.

Et vous, savez-vous apprécier les compliments avec simplicité ?
Comment évaluez-vous l’estime que vous vous portez et que pouvez-vous faire pour la renforcer ?
Etes-vous prêt à considérer que la modestie est en option ?
Je vous propose de vous accompagner dans le développement de votre estime de soi pour contribuer à vous donner les moyens de réaliser vos projets.

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Compétition, Réussite et Estime de soi

Se débarrasser de ces croyances qui entravent 

Compétition, Réussite et Estime de soi

Je regardais l’autre soir un très bon documentaire sur la comparaison des systèmes éducatifs en France, en Allemagne et en Finlande. Cela ne surprendra personne : la France compte parmi les champions de la sélection et de la compétition dès le plus jeune âge. Nos enfants sont sans cesse évalués, notés, comparés les uns aux autres.

Le statu quo de la compétition scolaire

J’ai toujours été choqué de voir figurer sur les bulletins de mes enfants outre leurs notes, la note moyenne et la meilleure note de la classe. Cela me laisse à penser que dans un tel système l’important n’est pas tant de découvrir, d’apprendre et de progresser mais surtout d’être « dans les bons », «  dans la moyenne » ou même « le meilleur ». D’autres systèmes (voir les pays scandinaves et en particulier la Finlande) ne notent pas les élèves avant le lycée et les appréciations ne sont pas partagées avec les autres élèves. Un tel système a permis à la Finlande non seulement d’obtenir les meilleurs résultats au sortir de son système éducatif, mais également d’alléger considérablement le nombre d’heures de cours pour y parvenir.

A quoi sert la compétition ?

29 competitionEst-il nécessaire de se comparer aux autres pour réussir ? Si la réussite se mesure à l’aune de ma position sociale, de ma richesse matérielle et de mon pouvoir, alors il est possible que l’esprit de compétition puisse me guider dans cette voie. En revanche, si réussir signifie avoir développé une bonne estime de soi, vivre en accord avec ses valeurs et en harmonie avec son environnement, alors je n’ai nul besoin d’être meilleur que les autres. Il est même probable qu’un fort esprit de compétition puisse être incompatible avec la recherche de synergie qui peut être un objectif de développement de mes capacités relationnelles.

La compétition est vieille comme le monde

J’entends déjà les commentaires de ceux qui argueront que l’esprit de compétition remonte à l’homme des cavernes ou même à la nuit des temps. Le comportement social de l’homme des cavernes n’était cependant pas exempt de solidarité et de travail collectif. De plus, nous évoluons aujourd’hui dans un monde hyper socialisé qui n’a plus grand-chose à voir avec la préhistoire. J’ai un peu l’impression que la croyance qui consiste à rechercher à être le meilleur provient archaïquement des temps anciens où il était préférable d’être le premier autour de la carcasse de mammouth pour être certain d’y trouver sa pitance. Je crois que cette image est de plus en plus dépassée. Aujourd’hui, fort heureusement, nous somme mûs par la recherche de l’accomplissement de soi. Or « ce que je suis », « ce que je deviens », ne se mesure pas, ne se compare pas nécessairement aux autres.
Mettons nous à la place de quelqu’un qui est en permanence en quête de faire mieux que les autres. Quels réels bénéfices espère-t-il tirer de cette quête ? Y-a-t-il réellement des résultats positifs à en attendre ? J’ai le sentiment que trop de gens, pris dans la tourmente de la compétition, n’ont pas pris le temps de chercher des réponses à ces deux questions.

La compétition peut avoir des conséquences néfastes sur l’estime de soi

En revanche, il est prouvé que la compétition peut avoir des conséquences délétères sur l’estime de soi. C’est singulièrement le cas dans le système éducatif français qui parvient à broyer littéralement des élèves, bons ou mauvais, par le jeu de la pression des notes et du classement et ceci dès le collège. La phobie scolaire conduit tous les ans des enfants à l’hospitalisation (perte de sommeil, crise d’angoisse, perte d’appétit) parce qu’ils sont submergés et agressés par la pression de ce système qui ne cesse de les positionner les uns par rapport aux autres.
Personnellement, j’ai acquis depuis longtemps la conviction que le fait d’évoluer dans un environnement fortement compétitif n’est que très rarement favorable au renforcement de l’estime de soi. L’estime de soi est au contraire renforcée par une feuille de route hautement personnelle : Suis-je dans un environnement favorable à mon développement ? Est-ce que j’agis selon mes valeurs ? Celui que je deviens me correspond-il ? Le fait de me comparer à autrui ne m’est d’aucune aide pour répondre à ces questions fondamentales.
Chacun dispose de ses propres drivers pour avancer dans la vie. Parmi les moteurs possibles d’évolution, la compétition peut représenter un objectif facile à comprendre et à appliquer mais elle nous masque souvent les questions fondamentales que chacun devrait se poser pour progresser personnellement.

Qu’est ce qui vous motive le plus dans un challenge : le résultat ou la position relative par rapport aux autres ?
Etes-vous soumis à la pression de la réussite sociale ?
Comment gérez-vous les situations pour lesquelles vous devez collaborer avec des personnes avec lesquelles vous êtes en compétition ?

Vous voulez aller plus loin dans la recherche de vos propres drivers? N’hésitez pas à me contacter. Utilisez pour ce faire l’espace prévu à cet effet en bas de cette page.