Je regardais l’autre soir un très bon documentaire sur la comparaison des systèmes éducatifs en France, en Allemagne et en Finlande. Cela ne surprendra personne : la France compte parmi les champions de la sélection et de la compétition dès le plus jeune âge. Nos enfants sont sans cesse évalués, notés, comparés les uns aux autres.
Le statu quo de la compétition scolaire
J’ai toujours été choqué de voir figurer sur les bulletins de mes enfants outre leurs notes, la note moyenne et la meilleure note de la classe. Cela me laisse à penser que dans un tel système l’important n’est pas tant de découvrir, d’apprendre et de progresser mais surtout d’être « dans les bons », « dans la moyenne » ou même « le meilleur ». D’autres systèmes (voir les pays scandinaves et en particulier la Finlande) ne notent pas les élèves avant le lycée et les appréciations ne sont pas partagées avec les autres élèves. Un tel système a permis à la Finlande non seulement d’obtenir les meilleurs résultats au sortir de son système éducatif, mais également d’alléger considérablement le nombre d’heures de cours pour y parvenir.
A quoi sert la compétition ?
Est-il nécessaire de se comparer aux autres pour réussir ? Si la réussite se mesure à l’aune de ma position sociale, de ma richesse matérielle et de mon pouvoir, alors il est possible que l’esprit de compétition puisse me guider dans cette voie. En revanche, si réussir signifie avoir développé une bonne estime de soi, vivre en accord avec ses valeurs et en harmonie avec son environnement, alors je n’ai nul besoin d’être meilleur que les autres. Il est même probable qu’un fort esprit de compétition puisse être incompatible avec la recherche de synergie qui peut être un objectif de développement de mes capacités relationnelles.
La compétition est vieille comme le monde
J’entends déjà les commentaires de ceux qui argueront que l’esprit de compétition remonte à l’homme des cavernes ou même à la nuit des temps. Le comportement social de l’homme des cavernes n’était cependant pas exempt de solidarité et de travail collectif. De plus, nous évoluons aujourd’hui dans un monde hyper socialisé qui n’a plus grand-chose à voir avec la préhistoire. J’ai un peu l’impression que la croyance qui consiste à rechercher à être le meilleur provient archaïquement des temps anciens où il était préférable d’être le premier autour de la carcasse de mammouth pour être certain d’y trouver sa pitance. Je crois que cette image est de plus en plus dépassée. Aujourd’hui, fort heureusement, nous somme mûs par la recherche de l’accomplissement de soi. Or « ce que je suis », « ce que je deviens », ne se mesure pas, ne se compare pas nécessairement aux autres.
Mettons nous à la place de quelqu’un qui est en permanence en quête de faire mieux que les autres. Quels réels bénéfices espère-t-il tirer de cette quête ? Y-a-t-il réellement des résultats positifs à en attendre ? J’ai le sentiment que trop de gens, pris dans la tourmente de la compétition, n’ont pas pris le temps de chercher des réponses à ces deux questions.
La compétition peut avoir des conséquences néfastes sur l’estime de soi
En revanche, il est prouvé que la compétition peut avoir des conséquences délétères sur l’estime de soi. C’est singulièrement le cas dans le système éducatif français qui parvient à broyer littéralement des élèves, bons ou mauvais, par le jeu de la pression des notes et du classement et ceci dès le collège. La phobie scolaire conduit tous les ans des enfants à l’hospitalisation (perte de sommeil, crise d’angoisse, perte d’appétit) parce qu’ils sont submergés et agressés par la pression de ce système qui ne cesse de les positionner les uns par rapport aux autres.
Personnellement, j’ai acquis depuis longtemps la conviction que le fait d’évoluer dans un environnement fortement compétitif n’est que très rarement favorable au renforcement de l’estime de soi. L’estime de soi est au contraire renforcée par une feuille de route hautement personnelle : Suis-je dans un environnement favorable à mon développement ? Est-ce que j’agis selon mes valeurs ? Celui que je deviens me correspond-il ? Le fait de me comparer à autrui ne m’est d’aucune aide pour répondre à ces questions fondamentales.
Chacun dispose de ses propres drivers pour avancer dans la vie. Parmi les moteurs possibles d’évolution, la compétition peut représenter un objectif facile à comprendre et à appliquer mais elle nous masque souvent les questions fondamentales que chacun devrait se poser pour progresser personnellement.
Etes-vous soumis à la pression de la réussite sociale ?
Comment gérez-vous les situations pour lesquelles vous devez collaborer avec des personnes avec lesquelles vous êtes en compétition ?
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